À moi, hendécasyllabes, accourez tous tant que vous êtes ; de toute part, tant que vous êtes, tous ! Une catin infâme se joue de moi ; elle refuse de me rendre vos tablettes, et vous pourriez le souffrir ! Non, poursuivons-la, forçons-la à restitution ! Qui est-ce ? demandez-vous. C'est celle que vous voyez s'exercer effrontément et dont la bouche grimacière et hideuse ressemble, quand elle rit, à la gueule d'un chien gaulois. Assaillez-la de toutes parts et forcez-la à restitution : - Sale catin, rends-nous nos carnets ; rends-nous, sale catin, nos carnets ! Tu t'en soucies comme d'un as ? O boue, lupanar et pire encore, s'il est possible. - Mais cela, je pense, ne suffit pas encore. Tâchons du moins, faute de mieux, de faire rougir le front d'airain de cette chienne : criez encore, tous à la fois, et plus fort : - Sale catin, rends-nous nos carnets, rends-nous, sale catin, nos carnets ! - Peine perdue ! rien ne l'émeut. Il faut changer de ton et de langage ; peut-être réussirez-vous mieux : - O femme pudique et pure, rends-nous nos carnets !